La souffrance politiquement correcte d'une société J'ai l’expérience du médecin, du médecin du travail, et du responsable associatif militant pour soulager la société de l’emprise judiciaire devenue despotique et castratrice. Aussi, pas de langue de bois, rien à vendre, personne à séduire, aucune affaire à engranger. Pour les courants qui font et/ou ont besoin de faire l’opinion, le suicide des hommes d’âge mûr (les plus fréquents des suicides) serait dû à la souffrance au travail. Les avocats s’emparent de ce problème du mal être au travail, décrit comme un fléau. Faisons un procès au patron, au responsable d’équipe, au collègue, et on verra bien ce qu’on verra ! On ne verra rien. Que des procédures. Que des procès durs. Que des ordonnances aussi décalées des réalités que les discours uniformes sur les suicides. On ne voit que de l’argent qui passe de la poche des victimes et des désolés dans l’escarcelle des exploiteurs du " suffering business ". Que les choses soient claires, et au moins qu’elles soient dites. On se suicide cent fois plus en sortant d’un tribunal section familiale ou pénale par conversion, qu'à cause de problèmes de travail. Problèmes familiaux, problèmes de travail, on peut avoir les deux, ce qui n’arrange évidemment rien. Comme dans l'histoire de Keil. Les troubles identitaires sont responsables de bien des situations de précarité, désarroi, dépression, colère, désespérance, et sont très vraisemblablement la cause prépondérante de cas de suicides qui échappent à toute statistique et à tout affichage compassionnel. La dépression par fracas identitaire comme dans le cas de Keil, est nettem. ent plus douloureuse quand on a subi les violences institutionnelles banalisées du légazisme familial. En tant que médecin, j’ai hélas appris le suicide de bien trop d’hommes et de quelques femmes en âge de travailler. L’alcool est la première cause de suicide que je retrouve dans mon expérience de dizaines de milliers de salariés et d’adhérents associatifs suivis. En second viennent les cruelles, les inhumaines castrations identitaires infligées par la machine à broyer les familles qu’est la justice (l’ajustice) familiale et ses conversions pénales. En troisième facteur vient la maladie psychiatrique sévère, dans les divers tableaux cliniques classiques qui sont les siens. Je précise qu’aucune personne ayant fait appel à moi dans le cadre de la lutte contre la machine à broyer et exploiter les familles ne s’est donnée la mort. Mais j’ai eu à connaître tant de cas, et tous les jours, les médias distillent des informations sur ces tragédies. Je n’ai personnellement connu aucun cas de suicide faisant suite à un ou des problèmes de travail. Bien sûr, les médecins du travail ne surveillent pas les chômeurs, et mon expérience professionnelle, aussi riche soit-elle, est loin d’être exhaustive. Tous les jours à présent, nous entendons parler du risque de suicide lié au travail. Mais les dizaines de milliers de pères de famille qui se sont suicidés en Europe depuis la montée du légazisme familial sont méprisés, jusqu’au-delà de leurs gestes de désespoir. Et les honoraires qu’ils ont versés sont côtés en bourse par les mêmes professionnels qui s’agitent à présent autour du concept de harcèlement moral au travail et de souffrance au travail, qui font des affaires sans aucun risque personnel malgré leur implication dans bien des tragédies familiales. Alors je le dis, en tant qu’homme et médecin : même la mort des hommes rapporte à présent, pourvu qu’on la maquille bien, et que les crocodiles affûtent leurs larmes. Pascal Dazin
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